Les outils de mutualisation de l’emploi

Le temps partagé ou l’emploi mutualisé ne s’improvisent pas. Il faut définir les temps de travail nécessaires à chaque entreprise, s’assurer de la récurrence des besoins et trouver un salarié qui apprécie ce type de fonctionnement. Mais à partir du moment où cette alchimie opère, alors la mutualisation d’emploi se déploie et permet un développement adapté des entreprises et un travail varié aux salariés. 

Le groupement d’employeurs, outil d’innovation sociale

Un groupement d’employeurs (GE) permet à plusieurs entreprises de partager simultanément, chacune à temps partiel, les compétences d’un salarié, ou d’employer celui-ci à temps plein à des moments différents dans l’année. Il peut aussi apporter à ses membres, son aide ou son conseil en matière d’emploi ou de gestion des ressources humaines.

En se regroupant, les entreprises ont ainsi la possibilité d’avoir à disposition du personnel qualifié sur différentes spécialités qu’elles n’auraient pas eu la possibilité de recruter seules, notamment parce qu’elles n’en ont pas besoin à temps plein. Du côté du salarié, cela permet d’intervenir dans plusieurs entreprises, donc de varier les missions et d’accumuler de l’expérience, tout en n’ayant qu’un seul employeur.

Les GEIQ, des groupements dédiés à l’insertion et la qualification

Les GEIQ sont des groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification qui embauchent, afin de les mettre à disposition de leurs membres, des personnes rencontrant des difficultés d’insertion professionnelle. Le GEIQ se situe clairement dans le registre de l’innovation territoriale au service de l’emploi et offre une réponse sécurisée tant pour les employeurs que pour les salariés.

Le GEIQ se distingue du GE, non par sa nature juridique, mais par son objet. Alors que le GE a vocation à pérenniser l’emploi en son sein par le recours privilégié au contrat à durée indéterminée, le GEIQ vise à embaucher, qualifier, accompagner des personnes éloignées de l’emploi en vue de leur embauche au sein d’une entreprise à l’issue du parcours GEIQ. Il met en œuvre des contrats d’insertion en alternance (contrat de professionnalisation ou contrat d’apprentissage) ; les salariés bénéficient d’un accompagnement socioprofessionnel.

Le GE, ce n’est pas de l’intérim !

Les GE et les GEIQ sont des associations ou coopératives qui poursuivent un but non lucratif et qui ne travaillent que pour leurs adhérents et non pour des clients. Par ailleurs, alors qu’une mission d’intérim peut se faire dans l’urgence, le groupement d’employeurs travaille dans une logique de besoin partagé et permanent de compétences à temps partiel, dont la somme permet de créer un temps complet. Enfin, les règles de rémunération du salarié sont plus protectrices dans un GE que dans l’intérim où les périodes entre missions ne sont pas rémunérées. 

Le GE fonctionne aussi pour l’emploi associatif

Aujourd’hui, le développement des GE passe principalement par le secteur associatif, et pour beaucoup par le monde du sport ou de la culture. Les associations sont en effet confrontées à des injonctions multiples : se professionnaliser tout en étant animées par des bénévoles, assurer leur équilibre économique alors que les financements publics ont tendance à se raréfier, etc. Le GE apporte une réponse adaptée à leurs problématiques spécifiques, notamment en mutualisant des emplois au temps de travail morcelé entre plusieurs associations.

admin_asparagusMutualisation de l’emploi